L’enherbement, une pratique ancrée depuis 1979 à Figuière !
A Figuière, les vignes sont cultivées en agriculture biologique depuis 1979, arrivée de Monsieur André Connesson, ingénieur agro, fervent pionnier du « bio » qui a vendu ses vignes à Alain Combard en 1992.
Aujourd’hui 2/3 du vignoble sont certifiés Ecocert, soit les vignes de La Londe et de Pignans ; le Domaine Clos Fanny, à Collobrières, le sera pour la vendange 2025. Des pratiques quotidiennes, une quête incessante pour favoriser et stimuler la biodiversité… celle qui nous anime et nous passionne. L’enherbement en fait partie !
Selon un calendrier précis et respectueux de chacun !
Au début de l’automne, une sélection précise de graines est semée, un rang sur deux, afin de garder un espace libre pour les travaux récurrents de la saison tel que le broyage des sarments issus de la taille.
A chaque parcelle, sa sélection ! Le choix des graines plantées se fait en fonction de l’âge de la vigne mais encore plus de la vigueur, du rendement et du système racinaire de la plante choisie.
L’organisation technique du vignoble compte aussi.
Au début du printemps, les vignes sont recouvertes d’un épais tapis vert, plus ou moins haut, quelques fois fleuri. Une faune s’y retrouve ; principalement des insectes mais aussi des rongeurs
et même quelques familles de lièvres qu’on aime voir subsister aux saisons de chasse. Cet environnement dense leur est parfaitement adapté.
Quels sont les bienfaits de l’enherbement dans nos vignobles ?
On les appelle les « Graminées », tels que le seigle (notre préféré !), le trèfle ou l’orge; les « Légumineuses » telle que la vesce ou encore les « Crucifères » : radis, navets, voire la moutarde sauvage.
Chacun ses fonctions !
Toutes ces plantes ont un rôle structurant pour les sols grâce à leur réseau racinaire. Plus ou moins denses, profondes ou en surface, fines ou larges, elles décompacteront, fractureront et aéreront les sols. Elles y stimuleront l’infiltration des eaux. Elles densifieront leur résistance au tassement… de véritables stabilisateurs de sols évitant ainsi l’érosion.
En fin de printemps, certaines seront couchées après floraison, plantes hautes et rigides telles que le seigle. Avec l’arrivée du printemps et de l’été, il formera un paillage naturel. D’autres seront broyées et enfouies pour se transformer en matières organiques, un puissant engrais vert pour nos sols.
Un enherbement maîtrisé et raisonné !
Prudents il faut l’être ! Un enherbement mal maîtrisé peut être néfaste à la vigne en lui faisant de la concurrence, l’affaiblir et entraîner un ralentissement de sa croissance et de ses rendements.
Pour cette même raison, la pratique de l’enherbement reste partielle, seulement en automne et en hiver, période de dormance pour la vigne. Les sols, ainsi enrichis et travaillés, pourront mieux affronter les difficiles conditions climatiques de l’été, solaire et sec. Seul l’épais paillage naturel de seigle reste tout l’été entre les rangs. Il retient ainsi l’humidité des sols issue de la rosée nocturne, infime hydratation, tellement appréciée !
Propos de Jean-Louis Baud, chef de culture à Figuière, qui veille d’année en année à élaborer la sélection et le dosage pour un enherbement adéquat aux terroirs et aux besoins spécifiques de chaque parcelle.