La dormance des vignes
Lorsque le froid et l’hiver s’installe, même en Provence, le regard se pose sur les vignobles Figuière. Aussi bien à La Londe-les-Maures, Collobrières ou Pignan, il serait facile de croire qu’elles sont endormies, dénudées progressivement de toutes feuilles, les sarments gris.
Elles nous ont pourtant régalés les yeux revêtus de leur robe flamboyante. Comme si la nature avait décidé de tirer un dernier feu d’artifice avant le grand repos de l’hiver. Les feuilles se transforment en une palette d’or, de rouges et d’oranges, offrant un spectacle éblouissant sous les derniers soleils dorés de l’automne.
Après s’être délestées de leurs raisins, c’est à présent chargées de promesses pour l’année à venir qu’elles entament la transition. Celle où la nature nous rappelle que chaque cycle à son importance. Les ceps, fiers et sages, savent qu’ils doivent maintenant se préparer à la dormance, pour renaître un jour.
Les leçons de la dormance
Les vignes nous enseignent alors la valeur de la patience et de l’attente, alors que nos terroirs de schistes et argilo-calcaire, doucement, se préparent à accueillir le repos. Derrière cette quiétude visuelle, se cache une activité bouillonnante. L’absence de raisins sur nos sarments ne signifie pas que la vigne ne vit pas. Au contraire, chacun de nos ceps se préparent à un moment de transformation, à une danse silencieuse avec les saisons.
Ce repos hivernal qui débute à la chute des feuilles annonce la descente de la sève dans le pied de chaque vigne. Et pourtant lors de cette discrète activité végétative se prépare la naissance des bourgeons et son aptitude au débourrement ou naissance au printemps.
C’est aussi le moment, pour nous vignerons, d’effectuer les travaux d’entretien du palissage et surtout la taille d’hiver qui marque le début des travaux de la vigne pour le prochain millésime.
Une renaissance attendue
Nos terroirs se préparent en secret. Sous le froid, les racines de nos cépages blancs et rouges plongent encore plus profondément, puisant dans l’essence même de nos sols. Elles murmurent entre elles des promesses d’un avenir radieux. Lors des courtes journées d’hiver, une magie opère, où chaque goutte de rosée devient une préparation à la renaissance. L’hiver est une parenthèse, dans un cycle infernal.
Le repos végétatif se termine par l’apparition des « pleurs », des écoulements de sève par les plaies issues de la taille. Les sols se réchaufferont, les racines se réveilleront. Le printemps arrivera, les bourgeons pourront commencer à croître et gonfler.
Tel est la sagesse que nous partageons avec nos vignes. Qui enseigne ? Qui reçoit ? C’est dans ce respect mutuel, du cycle de la vigne et de sa dormance, que les plus belles alchimies naissent pour créer nos vins. François Combard et toute son équipe le savent bien. Ils se surprennent même à l’aimer !